X70
Comme tous les passionnés de photographie je suis l’actualité hebdomadaire des sorties des nouveaux boîtiers numériques. Certaines nouveautés me font rêver et je suis alors impatient de les avoir entre les mains. Dans d’autres cas je fais une moue en me demandant ce que le fabricant avait derrière la tête en lançant son projet. Le X70 de Fujifilm avait sa place dans la deuxième catégorie. J’attendais un successeur du X100T et là patatra, nous avions le droit à une version light de ce dernier. Plus petit, pas de viseur avec « seulement » un écran tactile pour tout gérer et toujours le capteur X-Trans II. Mmouais…
Une fois la déception passée et en regardant de plus près il y avait cependant de nombreux points positifs :
Plus petit veut dire plus discret et facile à emmener avec soi,
Un écran tactile inclinable, s’il est bien pensé, peut s’avérer très utile (toujours pour des histoires de discrétion), sans compter que j’ai souvent pesté contre le X100T et son manque d’écran inclinable,
Le capteur X-Trans II a fait ses preuves (même s’il est difficile de revenir en arrière après avoir testé le X-Pro 2),
La focale fixe est un équivalent plein format de 28mm et personnellement c’est ma focale fétiche (le WCL-X100 reste vissé sur le X100T à 99% du temps),
Comme chez un concurrent (qui vend ses appareils bien plus cher), il y a une fonction numérique permettant de photographier en équivalent 35 et 50mm,
La bague autour de l’objectif est paramétrable,
Le X70 bénéficie de toutes les dernières améliorations trouvées sur d’autres boîtiers de la marque comme l’intervallomètre, le wifi (il est donc contrôlable à distance avec l’application Fujifilm), l’obturateur électronique, …
Bref, je ne savais pas trop quoi penser en ouvrant la boîte du X70.
Première constatation, Fujifilm fait des appareils de plus en plus travaillé avec une finition exemplaire. Ce petit boîtier fait solide et le rapport taille / poids donne le sentiment d’avoir avec soi un produit haut de gamme. L’aluminium est présent partout, les bagues sont fluides, les boutons sont bien placés (un bon point pour les boutons lecture et corbeille sur l’écran) et la résistance au moment de les tourner est bien calibrée. Seul le bouton « vidéo » est de mon point de vue inutilisable avec un placement trop proche de la compensation d’exposition. Autre bémol, il n’y a pas de chargeur indépendant. Il faudra donc charger la batterie via le port USB de l’appareil. Impossible de faire des photos pendant ce temps-là. L’achat d’un chargeur externe est presque obligatoire ; une mode lancée par Sony que j’invite Fujifilm à ne plus suivre.
L’écran LCD est de très bonne facture et on trouve très rapidement ses marques notamment grâce à une bonne ergonomie pour la partie tactile. Faire le point, voir les images sur la carte SD, zoomer ou encore déclencher se font sans soucis du bout des doigts et je me suis surpris plusieurs fois à vouloir reproduire certaines actions possibles sur le X70 sur l’écran de mon X-T1. Si je devais faire un reproche c’est la difficulté de voir correctement l’image à l’écran lorsque le soleil est de sortie. Certes c’est un reproche que l’on peut faire pour tous les boîtier mais avec un viseur EVF, on peut contourner les limites de l’écran au dos du boîtier. Ici on n’a pas le choix et j’ai souvent cherché des points d’ombre pour vérifier la netteté de certains clichés.
Je ne vais pas vous reparler du capteur X-Trans II car tout a déjà été dit maintes fois. Circulez, il n’y a rien à ajouter, c’est du tout bon. Autre bon point : comme pour les boîtiers plus récents de la marque, l’AF est plus véloce ce qui est très appréciable en photo de rue. Associé à l’écran inclinable j’ai pu très facilement prendre de nombreuses photos sous des angles inhabituels où compliqués à obtenir avec des boîtiers plus gros et plus lourds.
Pour ceux qui aurait des doutes sur l’objectif, je peux vous rassurer immédiatement, il pique fort. Très fort même et ce, à toutes les ouvertures. Contrairement au X100T à qui on peut reprocher une certaine mollesse à pleine ouverture, ici c’est chirurgical !
La fonction qui m’a le moins impressionné ? Le zoom numérique. Je n’ai peut-être pas assez cherché mais je n’ai pas trouvé le moyen de l’utiliser autrement qu’en photographiant en JPG. Grâce à la bague autour de l’objectif on passe très rapidement et facilement entre les différents mode 28/ 25 et 50mm mais je dois reconnaître avoir rarement utilisé cette fonction. Intéressant sur le papier j’avoue que dans la pratique j’ai préféré rester à 28mm et composer en me déplaçant.
Après quelques jours passés avec le X70 je peux dire que ce petit boîtier pour lequel je montrais peu d’intérêt a bien sa place dans la gamme X de Fujifilm. Sans doute plus pour les photographes de rue qui souhaitent bénéficier de sa compacité pour se fondre dans la foule et ne pas être repéré. Cependant comme vous pourrez le voir sur les photos de cet article les paysages ou les portraits peuvent parfaitement faire partie du menu. Comme indiqué plus haut il n’y a pas de viseur sur le X70. Cela force à prendre des photos autrement, un peu comme sur un smartphone mais avec des possibilités de contrôle plus abouties et plus puissantes. En effet, de mon point de vue, les smartphones n’ont pas encore le niveau de flexibilité que peut offrir un tel boîtier (sans compter les possibilités offertes par le format RAF lors de la retouche). Ajoutez-y les superbes simulations de films proposées par Fujifilm et vous obtenez un petit bijou technologique prêt à vous servir pour produire certains de vos plus beaux clichés.