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Fujifilm GFX 50R

Deux ans après le lancement du 50S, c’est chose faite et Franck avait raison. Ca fait mal. Très mal. A tel point que le GFX50R a pris la place de mon cher X100F comme seul et unique boîtier. Un peu excessif ? Sans doute, mais impossible de revenir en arrière après un tel choc visuel.

Imaginez un instant qu’on vous passe une brique Lego dans la main gauche et une autre Duplo dans la droite. C’est un peu la sensation que j’ai eu prenant le GFX50R dans les mains pour la première fois. Moi qui utilise le Fujifilm X100F pour presque tous mes projets, difficile de cacher ma perplexité face à ce XE-3 sous stéroïde à tous les niveaux.

Le comparatif ci-dessous vous montre à quel point les ingénieurs qui ont développés le GFX50R avait son petit frère au format APS-C en tête. Pourquoi s’embêter à essayer de changer une recette qui plaît ? Le look télémétrique, type reportage est une des raisons pour lesquelles autant de photographes passent chez Fujifilm. Après le GFX50S, qui ressemble plus à un réflex, proposer le même capteur dans un boîtier plus petit qui reprend les codes de la marques paraissait évident. Certains diront qu’il est encore un peu “mastoque” et qu’on s’éloigne de la logique qui les a pousser à vendre leur réflex pour passer à l’hybride. Certes. Mais croyez-moi, malgré sa taille, et même avec ses 775 grammes sur la balance, le GFX50R reste relativement compact, voir “très” compact pour un appareil moyen format. La finition quant à elle est superbe.

C’est la première fois que j’utilise un appareil photo moyen format. Il m’est donc difficile de vous proposer des comparaisons ou de vous dire s’il est plus facile d’utiliser ce boîtier Fujifilm plutôt qu’un boîtier d’une autre marque. Comme beaucoup de monde, j’appréhendais un peu le passage au moyen format sans trop savoir pourquoi. Force est de constater que les propriétaires de produits Fujifilm se sentiront parfaitement à l’aise avec ce boîtier. Tout ou presque tout ce que vous avez l’habitude d’utiliser avec vos boîtiers APS-C répond à l’appel sur le GFX50R. La position de boutons, les menus, l’ajustement des bagues de contrôle, l’EVF, la prise de vue via smartphone, le transfert d’images, etc… il ne faut que quelques minutes pour paramétrer l’appareil et commencer à photographier. Evidemment, il y a toujours des choses qui manquent mais j’y reviendrai un peu plus tard.

A l’arrière de l’appareil, on trouve à gauche un viseur électronique de 3,7 Mpx au grossissement de 0,77x. Son frère presque jumeau, le GFX50S, offre le même nombre de mégapixels mais avec un grossissement de 0,85x. Pour avoir eu les deux en main pendant une semaine, je peux vous dire que la différence ne m’a pas sauter aux yeux (elle était facile).

Juste en dessous du viseur, vous trouverez un écran LCD tactile de 2,36 Mpx. Contrairement au GFX50S, il ne peut s’orienter que sur un axe. Personnellement je préfère ce système plus limité à celui offert sur le 50S ou sur le XT-3. Quitte à avoir un écran orientable sur plusieurs axes, autant avoir quelque chose qui ressemble à ce que propose Canon sur ses appareils. La partie tactile est réactive et il est possible d’assigner des fonctions lorsque l’on balaie l’écran. Comme sur tous les appareils APS-C récents de la marque, il est également possible de faire le point avec le doigt directement via l’écran. C’est d’autant plus important de le signaler que j’ai trouvé l’autofocus plus réactif en utilisant cette méthode.

Sur la tranche arrière haute et à droite du LCD, se situe l’ensemble des boutons, molette, la fameuse touche Q et le joystick permettant de piloter les menus de l’appareil. Si presque chaque bouton peut-être entièrement paramétré selon ses désirs, je dois reconnaître que le pad avec ses 4 boutons (présent sur le 50S) me manque. Question d’habitude sans doute.

Sur le dessus de l’appareil, c’est du Fujifilm très classique avec des molettes pour régler l’exposition, la vitesse ou encore les ISO. C’est bien simple, une fois appareil configuré en fonction de ses besoins, on ne met presque jamais le nez dans les menus.

Dans la liste des petits griefs, je n’arrive pas à me faire à l’emplacement du loquet pour allumer et éteindre l’appareil à tel point qu’il m’arrive d’oublier d’éteindre ce dernier. Autre occasion de rouspéter, le fonctionnement de la molette arrière. Je n’ai pas trouvé le moyen de sécuriser ma sélection ISO. Intuitivement, on devrait pousser la molette pour ensuite pouvoir changer les paramètres. Or là, il est possible de changer ce paramètres même sans presser quoique ce soit. Je me suis donc retrouver plusieurs fois à changer le mode ISO sans m’en rendre compte. Soit je n’ai pas compris quelque chose, soit une mise à jour firmware serait la bienvenue !

Sur le côté droit de l’appareil, vous trouverez une petite trappe pour accéder aux deux slots SD et une prise HDMI Type-D. De l’autre côté, une prise microphone stéréo permettant également de brancher une télécommande. Enfin sous l’appareil, à gauche, la batterie et à droite un accès (pas idéal) à une prise USB-C et à une prise d’alimentation C IN 15V. Cet emplacement fera enragé ceux qui veulent faire de la prise de vue en studio sur PC et ce n’est pas l’accessoire fourni par Fujifilm pour éviter que les câbles ne se débranchent qui apaisera la frustration. Il aura sans doute fallu faire des compromis pour limiter la taille du boîtier. Son positionnement plus « mobile » que le GFX50S aura donc eu raison d’un accès plus convivial.

Heureusement la batterie a une capacité bien plus importante que la célèbre NP-W126S. Annoncés pour 400 photos, les 1250 mAh de la NP-T125 m’ont permis de tenir TRES longtemps, même en utilisant intensivement l’écran LCD ou faisant de nombreuses poses longues. S’il est toujours préférable d’avoir une deuxième batterie avec soit, vous ne vous sentirez pas frustré si vous débutez uniquement avec la batterie d’origine.

Petite note au passage, le 50R bénéficie d’une fonction supplémentaire par rapport à son frangin : la possibilité de connecté l’appareil à son smartphone en  Bluetooth. C’est bien pratique lorsque, comme moi, on souhaite faire de la pose longue et qu’on n’a pas forcément la télécommande compatible.

Côté capteur, on retrouve le même sur le 50S et sur le 50R, à savoir 51,4 Mpx qui vous scotcheront les mirettes. Vous dire quel boîtier choisir serait un peu comme vous demander de choisir entre du caviar ou du fois gras. Dans les deux cas, vous serez comblé. Pour faire très simple, les photographes studio (produits / portraits) pencheront vers le 50S, les autres préféreront épargner quelques euros en choisissant le 50R.

aston02.jpg

Fujifilm GFX 50R

Aston Martin V8 Vantage N400

“51 Mpx”, “moyen format”, j’avoue que comme beaucoup de monde, j’avais principalement en tête la résolution, les possibilités de recadrage et le niveau de détails que peut produire un tel boîtier. Le clichés ci-dessus on été pris avec le zoom GF 32-64mm à plus ou moins 3 mètres du véhicule. Un premier recadrage permet déjà d’obtenir un résultat impressionnant. Zoomez une nouvelle fois et vous obtenez encore une image détaillée avec suffisamment de pixels pour une impression grand format. C’est juste sidérant.

Autre exemple ci-dessous. La montre a été prise avec le GF 23mm (équiv. 24x32 de 18mm). Donc à priori, pas du tout l’objectif dont on rêve pour faire de la photo de produit. Vous voyez à droitel’image d’origine et le cadrage que j’ai fait avant de retoucher la photo. Jubilatoire !

Je pourrais vous montrer encore plusieurs exemples comme celui-ci mais la résolution n’est pas ce qui m’a le plus impressionné. Certains appareils 24x36 ont d’ailleurs plus de 51 Mpx sous le capot. Non, ce qui m’a laissé pantois, c’est la profondeur et les couleurs qui sortent du GFX 50R. Elles sont au-delà de tout ce que j’ai pu obtenir avec d’autres boîtiers à ce jour. C’est simple, le GFX50R produit des clichés magiques.

Difficile d’exprimer avec des mots ce qu’on peut ressentir en parcourant dans Lightroom les premières photos prises avec ce boîtier. C’est un peu comme si chaque pixel était dopé. Récupéré les détails dans les zones sombres devient un jeu d’enfant si bien que je me suis même amusé à photographier en plein contre-jour pour voir jusqu’où je pouvais pousser le capteur. Là encore, c’est du délire. Jugez par vous-même.

Depuis des années je photographie systématiquement en RAW (format brut) de façon à pouvoir retoucher mes photos avant de les publier. J’utilise les émulations de film présentes dans les boîtiers Fujifilm principalement pour me guider au moment de photographier, et très souvent je photographie en noir et blanc (même si je sais que la photo finale sera en couleur). Avec le GFX50R, c’est une autre histoire. En effet les fichiers JPG sont tellement beaux que je les préfère presque tous aux versions retouchées par mes soins. Jamais je n’ai autant poster de photos sans retouche. Les deux clichés ci-dessous et la première photo au début de l’article sortent du boîtier. Je ne suis pas encore totalement satisfait de mes réglages dans l’appareil, mais une fois que j’aurais trouvé mon bonheur, je posterai mes préférences en ligne.

Ci-dessous un exemple de fichier JPG à gauche, et un cliché similaire pris quelques secondes avant mais retravaillé dans Lightroom. Vous l’avez deviné, je préfère la version JPG du boîtier.

VERSION JPG - Acros R

VERSION RAW retouchée dans LR

D’autres clichés sortis du boîtier. Pris avec le GF23mm et un filtre polarisant. La photo de l’Arche de la Défense a fait l’objet d’un léger recadrage. C’est un exemple de fichier pour lequel je privilégierais une retouche.

Lorsque je suis passé à l’hybride, c’était principalement pour des raisons d’ordre physique. Avec mes problèmes de dos, j’avais besoin d’un kit léger sans pour autant faire de sacrifice sur la qualité. Le X-Pro 1 de Fujifilm répondait à ce besoin. Puis avec le temps, je suis passé à encore plus léger avec la série X100 pour finalement n’avoir qu’un seul boîtier : le X100F. 90% de mes photos sont prises avec le X100F.

L’arrivée du moyen format dans la gamme ne m’avait pas plus ému que cela mais geek comme je suis, j’étais tout de même intrigué. Chez Fujifilm, Franck Portelance m’avait prévenu : « si tu touches à un GFX, ça fait mal ». C’est sans doute pour cela que je n’ai jamais poussé pour tester les appareils et les objectifs de la gamme GF

Deux ans après le lancement du 50S, c’est chose faite et Franck avait raison. Ca fait mal. Très mal. A tel point que le GFX50R a pris la place de mon cher X100F comme seul et unique boîtier. Un peu excessif ? Sans doute, mais impossible de revenir en arrière après un tel choc visuel.

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Prendre le temps

Les GFX50R et 50S ne sont pas les appareils photos les plus rapides en matière d’autofocus mais ils redonnent envie de faire de la belle photographie, de se poser, de réfléchir à la composition. On peint avec la lumière pour un résultat époustouflant…

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Fujifilm X-T3

Le X-T3 règne en maître absolu sur la gamme X-Series. Que vous soyez amateur de photo ou de vidéo, Fujifilm propose un package au rapport qualité prix assez génial.

Wow…

C’est le premier mot qui me vient à l’esprit en allumant le X-T3. Cela fait un peu plus d’un an que ce boîtier est disponible sur le marché mais c’est pourtant bien la première fois que j’ai la chance de le manipuler. Peu de changements physiques par rapport au X-T2, je suis en terrain connu. Non, ce n’est pas cela qui me perturbe.

Chavenay, France | X-T3 avec l’objectif XF 16-55mm f/2.8 + Lee Filters Big Stopper / Polarizer

Depuis le X-PRo 1, j’ai eu tous les modèles de la marque entre les mains et j’ai pu suivre l’évolution des menus et des options offertes à chaque sortie. Avec le X-T3, on frise l’indigestion. Ne vous méprenez pas, ma remarque est positive. Fini le temps où Fujifilm avait le droit aux articles pointant du doigt les manques et la mauvaise gestion de la vidéo. Avec le X-T3, tout le monde a quoi s’amuser pendant des heures. Me concernant, c’est presque trop.

Rien n’y fait à chaque fois que j’ai la chance de tester ou acheter un nouveau boîtier, je finis par le revendre pour revenir systématiquement à la gamme X100. Aujourd’hui mon boîtier de prédilection est le X100F. Sa simplicité rudement efficace me plaît. Il fait ce que je lui demande et une fois paramétré, je ne reviens plus dans les menus. Avec le X-T3, j’ai d’abord passer beaucoup de temps à “visiter” tous les sous-menus et à comprendre chaque fonction. Une orgie de possibilités juste hallucinante que 90% des utilisateurs n’utiliseront sans doute jamais au maximum. Le X-T3 est un couteau suisse. En l’associant aux lentilles de la série X, on a dans les mains un bijou technologique capable de répondre à toutes les situations et toutes les pratiques photo et vidéo.

La personnalisation des touches à l’arrière du boîtier est jubilatoire. L’emplacement de ces dernières sur tous les appareils Fujifilm est désormais assez homogène. Le X-T3 et le X100F partagent le même ADN mais le boîtier avec objectifs interchangeables trône au sommet en matière de possibilités.

Y’a-t-il des choses que j’aimerais voir transposer dans le futur X100V ? Bien entendu. Tout d’abord l’écran amovible (même si c’est celui du X-Pro3). Certains crieront au scandale, mais l’ajout d’un tel écran apporterait un peu plus de polyvalence au X100F. Et s’il pouvait être tactile comme sur le X-T3, alors ça serait encore mieux ! Contrairement à beaucoup de monde, j’utilise la série X100 pour la photo de paysage depuis le premier jour et je me retrouve souvent à faire des contorsions pour voir l’écran LCD. Pas top.

Autre plus indéniable du X-T3: les boutons de réglage ISO et vitesse sont indépendants et bien plus clairs que la version hybride du X100F (que l’on retrouve aussi sur le X-Pro 2 et que je n’ai jamais aimé). De façon générale, la construction du X-T3 est juste exemplaire; si vous ne faites pas de vidéo, vous pouvez théoriquement vous passer de retourner dans les menus de l’appareil.

J’aime

La simulation Eterna, la vitesse et la précision de l’autofocus, le viseur électronique ultra lumineux, ou bien encore l’étanchéité du boîtier sont autant de petits plus que j’aimerais voir un jour apparaître sur un futur X100.

Pendant une semaine, j’ai pu utiliser le X-T3 dans des environnements très variés en me concentrant uniquement sur la partie photo. Photo de rue, mariage, paysage, voyage, etc…

Bilan ? Difficile de lui reprocher quelque chose. De mon point de vue, c’est le compagnon idéal pour la photo de paysage ou pour un mariage.

Note: rien ne remplace le X100F pour la photo de rue. Même si la réactivité du X-T3 est exemplaire, son poids et son volume avec un lentille sont trop important pour moi).

Milan, Italie | X-T3 avec l’objectif XF 16-55mm f/2.8

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Des choses que je n’ai pas aimé sur le X-T3 ?

J’aurais apprécié de pouvoir utiliser la télécommande filaire de mon X100F sur le X-T3. Je ne me suis rendu compte de l’incompatibilité de la télécommande une fois seulement installé pour faire des poses longues. Heureusement que l’application pour iphone est bien faite et que la connexion bluethooth se configure en quelques minutes mais c’est moins simple et ça consomme de la batterie. Enfin je me mets à la place de celui ou celle qui aurait un X-T3 et un, voir deux autres, boîtiers de la marque: investir dans une nouvelle télécommande juste pour le X-T3, ça reste rageant.

La batterie. Si l’autonomie des boîtiers Fujifilm a progressé, difficile de partir avec une seule batterie. On est encore très loin des performances d’un reflex dans ce domaine. Fujifilm n’est cependant pas une exception; toutes les marques ont le même problème, ces bestioles engloutissent de l’énergie à une vitesse folle !

Les boutons du pad. La série X-T a eu le droit dans le passé à sa petite polémique sur les boutons du pad au dos de l’appareil. Personnellement je préfère les boutons présents sur le X100F. Une histoire de goût sans doute…

Enfin, quid de la fonction qui permet de renommer les paramètres prédéfinis comme sur le X-Pro2. J’ai peut-être loupé quelque chose dans les menus, mais je n’ai pas retrouvé cette possibilité pourtant bien pratique surtout quand il y autant de simulations disponibles. Petit message à Fujifilm au passage : pensez-y absolument pour la prochain X100, c’est tellement efficace ! Merci !

Un autofocus qui n’a rien à envier à d’autres concurrents. On est loin (très loin) des premières générations X-Series. Les 25 clichés ci-dessous ont été pris à main levée en RAW + JPG Fine et le boîtier avait encore du souffle. Je vous les livre sans aucune forme de retouche (juste un redimensionnement de 3000 pixels de long).

Paris, France | X-T3 avec l’objectif XF 16-55mm f/2.8

Le bilan

Le X-T3 règne en maître absolu sur la gamme X-Series. Que vous soyez amateur de photo ou de vidéo, Fujifilm propose un package au rapport qualité prix assez génial. Armé d’un smartphone ou d’un ipad, vous pourrez tout faire, de la prise de vue jusqu’à la publication en ligne de vos clichés. Si vous avez en plus la chance de posséder des objectifs XF comme le 16-55 ou le 50-140, alors vous serez paré pour toutes les situations. J’attends maintenant avec impatience de voir certaines possibilités techniques du X-T3 faire leur apparition sur le futur boîtier X100. Quant au succésseur du X-T3, je n’ose imaginer ce que nous prépare la marque. Je l’avais déjà dit avec le lancement du X100F mais avec un tel niveau de maturité des boîtiers, je n’aimerais pas être à la place des ingénieurs dont la mission est de continuer à nous surprendre.

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Instax Square SQ6

Si vous voulez vous faire plaisir en produisant des clichés au format carré, c'est de mon point de vue le meilleur appareil disponible actuellement. Au format Instax Mini, je vous recommande le mini 90 qui reprend les mêmes fonctions mais au format rectangulaire.

Je vous présente le petit dernier de la gamme Instax de Fujifilm, j'ai nommé l'Instax SQ6. SQ pour square c'est à dire carré en français et 6 pour... on imagine que c'est parce que les photos font 6cm par 6.

L'année dernière Fujifilm avait lancé son premier appareil au format carré (le SQ10) que j'avais également pu tester. J'adore faire joujou avec ce genre d'appareil et si vous avez lu mes articles, vous savez que j'attendais cet instantané hybride avec impatience. Sur le papier, ce bébé cochait théoriquement toutes les cases de ma whishlist: capteur numérique, possibilité d'éditer les clichés avant de les imprimer, pleins de réglages, moins gros que l'instax wide, format carré, bref le top. Sauf que... sauf qu'il y a toujours un MAIS.

D'abord je trouve le SQ10 moyennement agréable a prendre en main. Je ne sais si c'est sa forme, son poids ou le fait qu'il y ait un écran LCD mais je le trouve finalement peu pratique pour la prise de vue et j'ai toujours peur de le faire tomber. L'autre gros bémol, ce sont toutes les possibilités qu'il offre. Ca peut paraitre complètement dingue d'écrire un truc pareil mais le fait de pouvoir éditer un cliché à posteriori avec une myriade de paramètres tue un peu la magie du produit. Ca dénature un peu le concept instantané de l'Instax ! Fallait la sortir celle la. 

Voyons tout d'abord ce qu'il y a dans la boite: du papier (mode d'emploi). Une sangle (perso, je ne l'utilise jamais). Deux piles de type CR2 (d'après Fujifilm vous devriez pouvoir faire 300 clichés avec). J'aurais vraiment souhaité avoir une batterie rechargeable comme sur le SQ10 quitte a payer 10 euros de plus.

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Ensuite on trouve trois clips de couleurs à placer sur le flash de l'appareil. Ca c'est une super idée et c'est nouveau. C'est la première fois que Fuji ajoute ce genre d'éléments avec un appareil instax; un bon moyen d'être encore plus créatifs (notamment avec le mode double exposition). Trois couleurs pour ces clips: un rouge, un vert et un violet.

Enfin voici la bête... il est pas beau?

Imaginez que Fujifilm prenne le meilleur de chaque appareil instax analogique disponible à ce jour et concentre tout dans un boitier. Ca vous donne l'Instax SQ6. Alors certes il est légèrement plus gros que l'Instax Mini 90 qui était mon appareil favori jusqu'a présent mais c'est justifié par la différence de format d'impression.

La prise en main est vraiment sympa avec de bonnes idées de fonctions qu'on va voir ensemble dans quelques instants. Pour une fois, on a enfin un boitier qui ne ressemble pas à un jouet. La finition est au petits oignons et vous avez un choix de trois couleurs moins flashy que d'habitude. Officiellement les couleurs sont Pearl White, Blush Gold et Graphite Gray. Pour faire simple en français ça veut dire blanc, or rose genre iPhone et gris.

Sur le dessus de l'appareil vous trouverez le bouton ON/OFF. Il offre une bonne résistance; un bon point donc car en général on a le droit à des trucs mal ficelés qui n'empêchent pas l'appareil de s'allumer par inadvertance.

L'objectif de 66mm à l'avant est équivalent à un 32mm en 24x36. C'est une focale légèrement moins large que celle du SQ10 mais elle vous permettra de photographier des portraits ou de faire des photos de groupes avec moins de distortions. Bien évidemment, évitez de mettre les doigts dessus.

De part et d'autre de l'objectif vous trouvez un petit miroir pour cadrer vos selfies et les capteurs d'exposition.

Le viseur : si vous regardez à l'intérieur vous verrez un cercle au centre. C'est la cible qui va vous permettre de composer votre image. La seule exception, c'est quand vous utilisez le mode macro de l'appareil, mais j'y reviens dans quelques instants.

Sur le côté vous avez le compartiment pour les piles. A l'arrière cette petite fenêtre vous indique le nombre de clichés que vous pouvez encore prendre. Il y a aussi la trappe pour placer le pack de film.

A droit et à gauche de petites encoches vous permettent de placer la sangle si vous l'utilisez.
Petite nouveauté physique très bienvenue sous le boîtier: un pas de vis pour trépied. Vous allez désormais pouvoir être présent sur vos photos autrement qu'en mode selfie.

On finit par trois boutons sur le dos de l'appareil qui permettent de sélectionner les différents modes photos, d'activer le timer de 10 secondes ou de désactiver le flash. Précision importante: le SQ6 est le seul appareil avec le SQ10 et l'Instax mini 90 a avoir un mode timer. Donc cool, merci Fuji. L'indicateur du timer clignote 7 secondes puis reste allumé 3 secondes avant que l'appareil ne se déclenche.

Tiens petit tuyau au passage, si de façon générale vous pouvez éviter d'utiliser le flash, faites-le. Essayez plutôt de privilégier un bon éclairage extérieur ou intérieur quand vous composez vos images. Par défaut les Instax flashent à tout va pour s'assurer que vos photos soient toujours bien piquées mais avec une contrepartie qui s'appelle surexposition. Au prix du film ça fait toujours mal au coeur d'avoir une photo blanche où on discerne à peine deux yeux en se concentrant.

On passe aux modes photo.

Vous avez d'abord le mode automatique. Là l'appareil gère l'exposition pour vous et essaie de produire le meilleur cliché possible en fonction de la scène.
Ensuite vous avez le mode selfie: l'appareil va ajuster la focale et l'exposition pour ce type de photographie; pensez donc bien à utiliser ce mode si vous voulez faire un selfie.
Troisième mode, le mode macro pour des prises de vue rapprochées avec une distance de 30 à 50 cm. Là j'insiste, évitez au maximum d'utiliser le flash et désactivez-le si vous voulez éviter de cramer vos photos. Encore une fois il va falloir tâtonner un peu au début mais mon expérience en mode macro avec le flash n'est pas top. Autre info, en mode macro le cercle qui se trouve au centre du viseur n'est plus la cible principale. Si vous voulez prendre une fleur en photo par exemple, il faudra cadrer avec la partie inférieure gauche du viseur parce que dans ce mode le centre du cercle devient la partie supérieure droite de la photo. Lorsque vous aurez flingué 2 ou 3 photos, mon explication deviendra super clair...

On passe à la suite avec le mode paysage: là je crois que c'est assez simple à comprendre donc je passe.

Le mode double exposition: avec ce mode vous allez pouvoir placer deux clichés sur un même film pour des effets assez sympas. Là aussi faites attention à l'utilisation systématique du flash, ça surexpose très vite. Vous avez réellement un nombre infini de possibilités avec ce mode et l'ajout des clips devrait permettre de vous éclater encore un peu plus.

On finit avec les deux derniers modes: lighten et darken pour augmenter ou réduire l'exposition de vos photos en fonction de l'éclairage ambiant. Si par exemple vous prenez une photo de quelqu'un à contre jour avec un grand ciel bleu en arrière-plan, pensez à utiliser le mode lighten. Votre ciel sera alors très très clair mais votre sujet bien exposé.

L'instax SQ6 avec ses trois coloris est disponible sur le marché depuis le 25 mai pour 139 euros. Côté pack de film vous trouverez les traditionnels format blancs et Fujifilm a annoncé qu'ils allaient sortir des packs aux bords noirs. Si vous voulez vous faire plaisir en produisant des clichés au format carré, c'est de mon point de vue le meilleur appareil disponible actuellement. Au format Instax Mini, je vous recommande le mini 90 qui reprend les mêmes fonctions mais au format rectangulaire.

Et voilà on a fait le tour. Que vous utilisiez des instax ou pas, faites des photos, partagez les avec tout le monde dans les commentaires MAIS SURTOUT abonnez-vous à la chaîne 800iso (www.800iso.com) si cette vidéo vous a plu !

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X100F

Au quotidien le X100F est un T avec un turbo sous le capot.

FRENCH

Octobre 2016 | "Bonjour Patrice, pour le lancement du X100F en 2017, nous avons besoin de photographies et de photographes. Es-tu partant ?" Quelques jours plus tard le prototype du X100F posait fièrement sur mon bureau et allait devenir mon compagnon de route pendant plusieurs mois.

Il est sans doute utile de préciser plusieurs points avant de poursuivre. Le boîtier en ma possession est un prototype et la version du firmware que j'utilise n'est pas la version finale. Cette publication n'est donc pas un test technique détaillé. Je n'ai pas pu ouvrir ni travailler sur les fichiers RAF. Les images que vous verrez plus bas ont été développées dans Adobe Lightroom à partir des fichiers JPG produits par le boîtier. Enfin Fujifilm France (dont je tiens à remercier les équipes pour leur confiance) ne me rémunère pas pour écrire ou parler du X100F et découvre le contenu de mon article aujourd'hui, comme vous.

ENGLISH

October 2016 | "Hi Patrice, we're planning to launch the X100F in 2017; we're looking for pictures and photographers. Interested?" A few days later a prototype of the forthcoming camera was sitting proudly on my desk and it would become my new best matte for several months.

It certainly makes sense to stress a few things at this stage.. The camera I work with is a prototype and its firmware isn't final; still a beta version. Therefore this article is not an in-depth technical review. All the potential features aren't implemented yet and I couldn't open nor develop the RAF. All the pictures below are out of the camera JPG files edited in Adobe Photoshop CC. I don't get paid by Fujifilm to write or speak about the X100F which Fujifilm France kindly offered me to test for several months. Like yourselves they discover and read this article for the first time today.

A première vue, difficile de différencier le nouveau boîtier de son prédécesseur. Il ne faut cependant pas longtemps pour se rendre à l'évidence: Fujifilm a une nouvelle fois écouté ses clients. Depuis le lancement du premier X100, le fabricant ne cherche pas à révolutionner une recette qui a fait ses preuves mais plutôt à l'affiner un peu plus à chaque itération. Pari réussi avec le X100F qui reprend notamment toutes les nouveautés apparues avec le lancement du X-Pro2 à savoir :

  • un capteur X-Trans CMOS III de 24 megapixels,

  • un viseur hybride avec une partie électronique encore plus fluide,

  • la simulation de film ACROS,

  • un autofocus plus efficace (en particulier dans des environnements sombres),

  • une ergonomie homogène avec les appareils les plus récents de la gamme X Series,

  • l'apparition d'un joystick et d'un bouton de contrôle sur le levier de sélection du viseur,

  • la bague de mise au point peut désormais se voir attribuer des fonctions (notamment un zoom digital comme sur le X70)

  • comme sur le X-Pro 2, le X100F possède une molette hybride ISO / Vitesse

  • une molette de contrôle avant

  • un écran LCD de 3 pouces,

  • la possibilité de compenser de + ou - 5 diaph

  • augmentation de la cadence de prise vue en continue

  • une batterie plus grande et donc une meilleure autonomie

Grâce à toutes ses améliorations Fujifilm rend le X100F encore plus intuitif et agréable à utiliser. Pour être franc, une fois l'appareil paramétré avec mes propres réglages, je ne touche presque plus jamais à rien dans les menus. Même le fameux menu Q devient moins indispensable. Un bémol ? Quelques uns. J'aimerais pouvoir renommer les paramètres prédéfinis autrement que par C1, C2, ... Un boîtier resistant aux intempéries aurait été formidable et même si c'est très personnel, un écran inclinable reste sur ma liste de voeux. A part ça c'est presque un sans faute et je ne voudrais pas être à la place des ingénieurs qui devront plancher sur le prochain boîtier car Fujifilm approche de l'excellence avec le X100F.

Si vous possédez déjà le X100T, la prise en main se fera tout naturellement. Côté finition le X100F est superbe: la batterie est plus grosse (enfin!), chaque bouton et chaque ouverture idéalement placé (surtout pour des grandes mains comme les miennes), les bagues coulissent parfaitement, le viseur toujours aussi unqiue. Au quotidien le X100F est un T avec un turbo sous le capot. L'autofocus patine très rarement même quand la lumière se fait cruellement sentir et la cadence accélerée des prises de vues en continue permet de ne rien laisser passer. La section vidéo prend aussi un coup de fouet comme sur le XPro2 (pas de 4K donc mais une qualité d'image qui n'a plus à rougir des concurrents).

Comme je l'ai déjà évoqué plus haut le boîtier avec lequel je photographie depuis quelques mois est un prototype et certaines fonctions doivent encore être implémentées et certains bugs/oublis corrigés. J'attends également avec impatience de pouvoir développer les fichiers RAF pour exploiter tout le potentiel du nouveau capteur et publier un article plus complet sur le X100F.

En attendant, voici quelques clichés. Les images ci-dessous ont toutes été développées dans Photoshop CC. La plupart du temps, il s'agit de recadrages ou d'ajout de contraste de façon sélective. J'ai également placé plus bas deux exemples AVANT/APRES où la retouche a été plus forte. Dans tous les cas de figures le fichier source est un JPG issu de l'appareil.

At first sight it is difficult to differentiate the new camera from its predecessor. However you'll only need to spend a few minutes with the X100F to face the facts: one more time Fujifilm listened to their customers. Since the very first X100 came to the market the camera maker isn't trying to revolutionize an amazing and successful recipe. Instead each body iteration gets its share of tweaks and fine tuning. This time again Fujifilm met the challenge with the X100F. Almost all the new features which came with the X-Pro2 are on board:

  • a new 24 megapixels X-Trans CMOS III sensor,

  • the EVF of the hybrid finder benefits from an increased refresh rate,

  • ACROS film simulation,

  • the autofocus is punchier (especially in dark environments),

  • the design and user interface is in line with the latest X Series cameras,

  • a new joystick and a function button on the OVF/EVF lever,

  • like on the X70 there is a control ring on lens,

  • the X100F features an integrated ISO/Shutter dial,

  • a front wheel,

  • a 3" LCD screen,

  • Exposure compensation of plus or minus 5 EV with “C” setting

  • Continuous shooting (up to 8 frames / sec)

  • a new (and larger) battery

Thanks to all these new additions Fujifilm managed to make the X100F even more user friendly and easier to use. To be honest once my own parameters are set I really browse in the menus. Even the useful Q menu is less of a necessity since I can control almost everything with the body. Any misses? Well yes. I'd like to be able to rename my personal settings into something else than C1, C2, ... and I would have liked some form of weather sealing.  Beyond these two details Fujifilm is getting close to perfection and I wouldn't want to walk in their engineers' shoes. Working on the next X100 should be a challenge.

If you already own the X100T you should feel at home. Like its predecessors the X100F is extremely well built: the battery life is improved (finally!), each button, door and function is ideally placed (especially if you have big hands like mine), the focus ring is perfectly smooth, and the viewfinder is still unique. To make it short the X100F is a T with steroïds. The autofocus is almost always spot on even if light is missing, and thanks to the improved continous shooting modes you'll find it hard to miss the action. Finally on the video front the X100F gets a real boost and is similar to the X-Pro 2. It has nothing to be ashamed of anymore (although no 4K).

As I said before the camera I use since several months is a prototype, and a few features still need to be implemented or turned on. I can't wait to open and develop the RAF files in order to benefit from the new sensor's full potential. Once I can do that I'll publish an in-depth review for the X100F.

In the meantime I've placed a few pictures taken with the X100F below. All are JPG files which were developed in Adobe Photoshop CC. Most of the time I only cropped and / or added a bit of contrast. In two cases I pushed the editing a bit further. I placed a before/after section for you to see the difference between what came out of the camera and the final version.

Avant | Après

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Un été très ... Fuji

Alors que l’été pointait le bout de son nez j’ai été approché pour différents projets photo dont un mariage et un calendrier sur le thème de l’aviation. Diversité des projets et donc besoins spécifiques en matière d’objectifs photo.

Alors que l’été pointait le bout de son nez j’ai été approché pour différents projets photo dont un mariage et un calendrier sur le thème de l’aviation. Diversité des projets et donc besoins spécifiques en matière d’objectifs photo. Grâce à Fujifilm France (que je remercie chaudement au passage),  j’ai pu avoir avec moi plusieurs objectifs pendant quelques semaines. Une occasion unique qui me permet aujourd’hui de partager avec vous certains clichés et mes impressions sur les produits de la marque.

Les objectifs concernés sont :

En cliquant sur les liens ci-dessus, vous pourrez accéder aux fiches techniques de chacun des objectifs.

Tous les clichés ont été convertis à partir des versions RAF.

FUJINON XF16-55mm F2.8 R LM WR

Cet objectif est à 90% du temps collé à mon X-T1. Si certains le trouve lourd, gros et intrusif, je lui trouve de nombreuses qualités et en particulier le fait d'être un véritable objectif passe-partout. Que ce soit pour du portrait ou des paysages, il ne m'a jamais fait défaut. La finition de cet objectif est sans reproche avec une bague de mise au point au petits oignons. Je ne parle même pas du véritable plus de cet objectif : sa résistance à l'humidité ou le sable. En pose longue je le préfère systématiquement au XF 10-24mm qui permet pourtant de photographier des plans plus large. Rien à redire non plus sur le piqué. Comme pour tous les zooms, il est un peu moins défini sur les bords mais je peux vous assurer que personne ne m'a jamais fait la moindre remarque en regardant mes clichés (même sur du 90 x 60 cm).

Le seul moment où j'ai pu constater des limites à son utilisation, c'était pendant les séances photo de mariage. Là où je pensais pouvoir me passer de toutes les focales fixes, il a fallu se rendre rapidement à l'évidence: sans le superbe stabilisateur que possède son grand frère le XF 50-140mm, j'ai souvent eu du mal à obtenir les résultats que je souhaitais. Je travaillais alors essentiellement en environnement sombre et une ouverture plus grande était nécessaire. Stabilisé, il aurait été parfait.

Le XF 16-55mm est sans doute le seul objectif que je garderais si je devais en choisir un seul. Décrié et mal aimé, il est aussi trop méconnu. Son prix a sans doute aussi freiner certains acheteurs. Cependant j'estime qu'il y a un véritable gain en terme de qualité par rapport au zoom du kit, ce qui justifie son prix élevé. A moins d'être un véritable allergique au zoom, il serait dommage de s'en passer.

FUJINON XF14mmF2.8 R

De tous les objectifs mis à ma disposition c'est sans doute celui qui produit le moins de passion chez moi. Certes il est petit et il m'a rendu de bons services à La Ferté Alais pour photographier d'anciens avions de guerre mais sa spécificité est aussi sa faiblesse. Il est presque trop large pour une utilisation standard / quotidienne et comme en plus il n'est pas tropicalisé, je lui préfère grandement le 16mm pour la photographie de paysage. Comme pour tous les autres produits de la gamme X, la finition est exemplaire et son poids plume le rend très agréable à utiliser. Malheureusement pour lui il fait face à une sacrée concurrence, le 10-24mm, le 16mm ou même le 16-55mm trouveront plus facilement leur place sur mon X-T1. Sans doute une histoire de goût.

FUJINON XF90mmF2 R LM WR

Vous pouvez retrouver un test complet de ce petit bijou ici. Cependant je dois avouer que je pensais l'utiliser plus souvent pendant les photos de mariage. Très souvent, le XF 50-140 lui a damner le pion. La raison ? Un AF qui patine un peu trop souvent à mon goût lorsqu'on manque de recul. Par contre une fois le sujet accroché, c'est chirurgical. Sans doute l'un des meilleurs piqués de la gamme. Sa taille imposante peut aussi décourager les photographes de rue mais pour capturer des scènes de loin, j'adore. Son poids reste raisonnable et son ouverture f/2 un véritable bonus quand la lumière vient à manquer. Ce n'est clairement pas un objectif pour tous les jours mais encore une fois, si vous voulez éviter les gros zooms, le XF 90mm tient son rang de roi des focales fixes chez Fujifilm. Tout cela étant dit, sa vraie place reste pour moi dans un studio pour des séances de portrait. C'est là qu'il dévoilera tout son véritable potentiel.

FUJINON XF23mm F1.4 R

LA surprise de ce mois passé avec tous ces objectifs. Aurais-je pu produire de bons clichés lors du mariage sans lui ?  Sans doute. Mais sans son ouverture f/1.4 j'aurais tout de même été bien embêté à plusieurs reprises. Finition, piqué et rapidité, rien ne manque à l'appel si bien qu'il est resté vissé sur un de mes X-T1 pendant tout le mariage. J'avais déjà pu rapidement tester ce 23mm il y a un peu plus d'un an mais le X100T me semblait alors plus judicieux pour mon style de photographie. En mode pro, pour des projets rémunérés, le XF 23mm a des qualités indéniables qui en font un produit a posséder dans sa gamme d'objectif. Pour la photographie de rue, c'est "la" focale (équivalent 35mm en 24x36) louée par les amoureux de ce sport. Son petit frère f/2 fait couler beaucoup d'encre actuellement mais je suis à peu près certain que peu de possesseurs du f/1.4 mettront en vente leur précieux quitte a perdre un peu l'avantage en terme de poids et de volume général.

FUJINON XF50-140mm F2.8 R LM OIS WR

C'est actuellement pour moi (et de loin) LE meilleur objectif de la gamme X de Fujifilm. J'en vois déjà certains qui hurlent d'effroi mais croyez-moi ce caillou est une bombe si vous êtes un adepte des portraits. La stabilisation et l'AF de compétition permettent de ne presque jamais manquer sa cible. La finition est exemplaire. Seul mauvais point : la bague qui permet de placer l'objectif sur un trépied. La retirer de l'objectif est un  challenge mais la remettre en place défi tout ce que j'ai pu voir de compliqué et pénible chez certains concurrents. Hormis cette fausse note, tout le reste est génial. Alors certes il est lourd et cher mais si vous pouvez vous le permettre, jetez-vous dessus. Associé au doubleur de la marque et au XF 16-55mm vous aurez tout ce dont vous avez besoin pour photographier à peu près tout ce que vous voulez ! Difficile, très difficile de le rendre...

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X70

Après quelques jours passés avec le X70 je peux dire que ce petit boîtier pour lequel je montrais peu d’intérêt a bien sa place dans la gamme X de Fujifilm.

Comme tous les passionnés de photographie je suis l’actualité hebdomadaire des sorties des nouveaux boîtiers numériques. Certaines nouveautés me font rêver et je suis alors impatient de les avoir entre les mains. Dans d’autres cas je fais une moue en me demandant ce que le fabricant avait derrière la tête en lançant son projet. Le X70 de Fujifilm avait sa place dans la deuxième catégorie. J’attendais un successeur du X100T et là patatra, nous avions le droit à une version light de ce dernier. Plus petit, pas de viseur avec « seulement » un écran tactile pour tout gérer et toujours le capteur X-Trans II. Mmouais… 

Une fois la déception passée et en regardant de plus près il y avait cependant de nombreux points positifs :

  • Plus petit veut dire plus discret et facile à emmener avec soi,

  • Un écran tactile inclinable, s’il est bien pensé, peut s’avérer très utile (toujours pour des histoires de discrétion), sans compter que j’ai souvent pesté contre le X100T et son manque d’écran inclinable,

  • Le capteur X-Trans II a fait ses preuves (même s’il est difficile de revenir en arrière après avoir testé le X-Pro 2),

  • La focale fixe est un équivalent plein format de 28mm et personnellement c’est ma focale fétiche (le WCL-X100 reste vissé sur le X100T à 99% du temps),

  • Comme chez un concurrent (qui vend ses appareils bien plus cher), il y a une fonction numérique permettant de photographier en équivalent 35 et 50mm,

  • La bague autour de l’objectif est paramétrable,

  • Le X70 bénéficie de toutes les dernières améliorations trouvées sur d’autres boîtiers de la marque comme l’intervallomètre, le wifi (il est donc contrôlable à distance avec l’application Fujifilm), l’obturateur électronique, …

Bref, je ne savais pas trop quoi penser en ouvrant la boîte du X70.

Première constatation, Fujifilm fait des appareils de plus en plus travaillé avec une finition exemplaire. Ce petit boîtier fait solide et le rapport taille / poids donne le sentiment d’avoir avec soi un produit haut de gamme. L’aluminium est présent partout, les bagues sont fluides, les boutons sont bien placés (un bon point pour les boutons lecture et corbeille sur l’écran) et la résistance au moment de les tourner est bien calibrée. Seul le bouton « vidéo » est de mon point de vue inutilisable avec un placement trop proche de la compensation d’exposition. Autre bémol, il n’y a pas de chargeur indépendant. Il faudra donc charger la batterie via le port USB de l’appareil. Impossible de faire des photos pendant ce temps-là. L’achat d’un chargeur externe est presque obligatoire ; une mode lancée par Sony que j’invite Fujifilm à ne plus suivre.

L’écran LCD est de très bonne facture et on trouve très rapidement ses marques notamment grâce à une bonne ergonomie pour la partie tactile. Faire le point, voir les images sur la carte SD, zoomer ou encore déclencher se font sans soucis du bout des doigts et je me suis surpris plusieurs fois à vouloir reproduire certaines actions possibles sur le X70 sur l’écran de mon X-T1. Si je devais faire un reproche c’est la difficulté de voir correctement l’image à l’écran lorsque le soleil est de sortie. Certes c’est un reproche que l’on peut faire pour tous les boîtier mais avec un viseur EVF, on peut contourner les limites de l’écran au dos du boîtier. Ici on n’a pas le choix et j’ai souvent cherché des points d’ombre pour vérifier la netteté de certains clichés.

Je ne vais pas vous reparler du capteur X-Trans II car tout a déjà été dit maintes fois. Circulez, il n’y a rien à ajouter, c’est du tout bon. Autre bon point : comme pour les boîtiers plus récents de la marque, l’AF est plus véloce ce qui est très appréciable en photo de rue. Associé à l’écran inclinable j’ai pu très facilement prendre de nombreuses photos sous des angles inhabituels où compliqués à obtenir avec des boîtiers plus gros et plus lourds.

Pour ceux qui aurait des doutes sur l’objectif, je peux vous rassurer immédiatement, il pique fort. Très fort même et ce, à toutes les ouvertures. Contrairement au X100T à qui on peut reprocher une certaine mollesse à pleine ouverture, ici c’est chirurgical !

 La fonction qui m’a le moins impressionné ? Le zoom numérique. Je n’ai peut-être pas assez cherché mais je n’ai pas trouvé le moyen de l’utiliser autrement qu’en photographiant en JPG. Grâce à la bague autour de l’objectif on passe très rapidement et facilement entre les différents mode 28/ 25 et 50mm mais je dois reconnaître avoir rarement utilisé cette fonction. Intéressant sur le papier j’avoue que dans la pratique j’ai préféré rester à 28mm et composer en me déplaçant.

Après quelques jours passés avec le X70 je peux dire que ce petit boîtier pour lequel je montrais peu d’intérêt a bien sa place dans la gamme X de Fujifilm. Sans doute plus pour les photographes de rue qui souhaitent bénéficier de sa compacité pour se fondre dans la foule et ne pas être repéré. Cependant comme vous pourrez le voir sur les photos de cet article les paysages ou les portraits peuvent parfaitement faire partie du menu. Comme indiqué plus haut il n’y a pas de viseur sur le X70. Cela force à prendre des photos autrement, un peu comme sur un smartphone mais avec des possibilités de contrôle plus abouties et plus puissantes. En effet, de mon point de vue, les smartphones n’ont pas encore le niveau de flexibilité que peut offrir un tel boîtier (sans compter les possibilités offertes par le format RAF lors de la retouche). Ajoutez-y les superbes simulations de films proposées par Fujifilm et vous obtenez un petit bijou technologique prêt à vous servir pour produire certains de vos plus beaux clichés.

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XF 10-24mm f/4.0 R OIS

Comme kit avec un boîtier de la gamme X et en y ajoutant un objectif comme le 56mm, c'est le compagnon idéal pour couvrir presque tous vos besoins photo.

FUJIFILM XF 10-24MM

Une fois déballé et fixé au Fujfilm X-T1, force est de constater que l'objectif Fujinon XF 10-24mm f/4 n'est pas une lentille particulièrement discrète. C'est même l'un des objectifs les plus imposant (taille et poids) de la gamme X Premium. Il est désormais devancé par les XF 90mm f/2, XF 16-55mm f/2.8 WR et XF 55-140mm f/2.8 WR. Qu'à cela ne tienne, il a de la "gueule" avec son diamètre de 72mm !

Construction et prise en main

Comme toujours chez Fujifilm la finition est exemplaire. Le métal est bien présent, les bagues sont d'une fluidité sans faille (parfois trop fluides même; en effet la bague d'ouverture m'a souvent joué des tours). Contrairement à d'autres objectifs de la gamme X, il n'y a pas d'indication d'ouverture près de la bague. Vous trouverez l'information dans le viseur (de f/4 à f/22).

La stabilisation est silencieuse, seul un léger souffle se fait entendre. Il est bien évidemment possible de la désactiver grâce à un bouton sur l'objectif notamment pour les prises de vue sur trépied. Idem pour l'ouverture, soit vous choisissez l'automatisation, soit vous passer en mode manuel. En dehors des deux boutons cités, rien ne vient contrarier la forme de cette superbe lentille.

L'autofocus est précis et très rapide. Plus rapide qu'avec le 56mm testé récemment. Avec son pare-soleil, le 10-24 fait démesuré mais encore une fois moins que le 56mm. Des griefs? Oui un. Pourquoi ne pas avoir tout de suite proposé une version tropicalisée? En effet on imagine aisément qu'un tel produit sera principalement utilisé pour faire de la photographie de paysage. Il y a donc de forte chance que la pluie, le vent et la poussière soient de la partie. Et sans joints, difficile de sortir le 10-24 en cas de mauvais temps.

Associé au X-T1 on obtient une meilleure balance avec un grip optionnel.

Sur le terrain

Difficile de faire la fine bouche quand on voit les résultats obtenus avec le Fujifilm XF 10-24mm f/4.0 R OIS. Globalement les images sont chirurgicales à toutes les ouvertures. Par rapport aux objectifs fixes 14 et 23mm, les bords seront un peu plus mous notamment à 24mm mais franchement il faudra analyser vos photos à 100% sur un écran pour lancer le débat. En utilisation normale et sur papier, le rendu est excellent.

J'ai utilisé l'objectif en extérieur mais aussi pour des photos d'architecture ou pour réalisé des clichés de chambres d’hôtel où le manque de place rendait l'utilisation d'une focale inférieure à 14mm presque obligatoire. Même à 10mm la distortion est très bien contrôlée et la stabilisation joue parfaitement son rôle dans les environnements plus sombres. Vous aurez donc toute la latitude nécessaire pour prendre des clichés en ville y compris dans des espaces réduits.

Les photos prises ci-dessous ont été prises à main levée entre 7 heures du matin et 14 heures. Ce sont des fichiers RAW retouchés dans Lightroom et Photoshop (et encore seulement les couleurs). Comme toujours la dynamique du X-T1 est telle qu'il est possible de récupérer une grande quantité d'information. Le couple boîtier et 10-24mm fonctionne à merveille...

Conclusion

Vous l'aurez compris, j'ai été séduit par le Fujifilm XF 10-24mm f/4.0 R OIS. Mis à part la fausse note concernant l'immunité aux intempéries, le 10-24mm de Fujifilm est un objectif qui trouve légitimement sa place dans le sac du photographe d'architecture ou de paysage. Il n'est pas donné mais ses performances optiques sont de très haut niveau et rivalisent avec les meilleures objectifs de ce type (Canon, Nikon). Au moment de faire un choix (il fallait bien en faire un) j'ai finalement opté pour l'XF 16-55mm f/2.8 principalement pour la résistance au mauvais temps de ce dernier (un test de ce dernier sera publié prochainement). Si j'avais eu les moyens d'acheter les deux, je l'aurai fait sans sourciller.

Comme kit avec un boîtier de la gamme X et en y ajoutant un objectif comme le 56mm, c'est le compagnon idéal pour couvrir presque tous vos besoins photo (de la photo de rue en passant par l'architecture, le 56 étant alors réservé aux portraits).

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XF35mm F2 WR (Français)

Difficile d’imaginer ce petit objectif ne pas être proposé comme kit avec le futur X-Pro 2.

Je vais être honnête et admettre que j’utilise rarement des focales équivalentes à 50mm. Par deux fois dans le passé le Fujifilm XF 35mm F1.4 a trouvé sa place dans mon sac photo. J’ai vraiment aimé le rendu de cet objectif. Et pourtant je l’ai vendu. Deux fois. J’ai acheté l’adaptateur TCL-X100 pour mon X100T. J’aime énormément les arrières-plans à pleine ouverture de cette lentille. Et pourtant je ne l’utilise presque jamais. Se voiler la face ne sert à rien, je n’aime ou ne sais pas photographier avec un 50mm. Ne me demandez pas pourquoi. Soit je travaille entre 20 et 30mm soit je passe directement à 85mm ou plus. Et contrairement à de nombreux photographes autour de moi, l’annonce du nouveau XF 35mm F2 WR ne m’a pas fait vibrer plus que cela.

Pourtant lorsque Fujifilm France m’a proposé de tester l’objectif je n’ai pas hésité une seconde et bien m’en a pris. Comme d’habitude si vous recherchez une étude approfondie avec des graphiques et des statistiques détaillées de la bête, sachez que vous vous trompez d'adresse.

J’ai pu tester la lentille pendant une bonne semaine. Cependant les photos dans cet article ont toutes été prises un soir à Zurich. Presque toutes sont à pleine ouverture (F2 donc) en mode Auto ISO (limité à 6400 ISO). Les fichiers JPG que vous voyez sont issus de RAF développés dans Capture One Pro 8 et Photoshop CC (pour y appliquer mes presets Replichrome de Totally Rad !). J’ai essentiellement modifié la tonalité des images sans altéré la netteté de ces dernières. Pour ceux qui souhaitent voir les RAF d’origines, j’ai ajouté un lien pour les télécharger à la fin de l’article ainsi que des versions JPG où aucun paramètre n’a pas été touché (toutes les infos EXIF sont disponibles avec les RAF).

Il est temps de vous dire ce que je pense de l’objectif. Pour faire simple : si vous n’avez pas besoin d’une ouverture de type F1.4, foncez acheter la version F2.

Pour plusieurs raisons. La première c'est que la version F2 est moins chère. Ensuite la finition des objectifs chez Fujifilm s’améliore avec le temps. Le 16mm F/1.4 est sans doute le top de la gamme côté finition; ce 35mm F/2 lui ressemble. Les bagues (notamment celle de mise au point manuelle) sont parfaites (ni trop souple, ni trop dure ou encore trop lâche) ce qui m’a permis de faire la mise au point facilement quand l’autofocus ne suivait plus à cause du manque de lumière ambiante. Je n’ai jamais utilisé la version F1.4 autrement qu’en autofocus ; ici avec la version F2 Fujifilm a réussi son coup.

Le piqué ? Regardez les clichés. Comme je l’ai déjà dit, ils sont tous pris à F2 et semblent être plutôt chirurgicaux. Je trouve même que cet objectif est un poil plus piqué que son grand frère 1.4.

Le rendu des couleurs ? Il est semblable à la version F1.4. Ce qui est positif car j’ai toujours aimé le rendu de cet objectif (sans doute une des raisons qui continue à faire le succès du XF35mm F1.4 malgré son âge).

Les arrières-plans ? En général je trouve le « bookeh » des objectifs Fujifilm un peu trop chargé à mon goût. Je classerais le 35mm F2 dans la catégorie des objectifs de la gamme qui s’en sortent le mieux. Légèrement plus crémeux que le F1.4 mais sans excès.

L’autofocus ? J’ai utilisé l’objectif avec le X-T10 et je n’ai rien à redire. Evidemment en pleine nuit ou dans des environnements sans lumière, l’AF patine un peu mais de façon générale j’ai été agréablement surpris. Disons qu’il est difficile de le différencier de mon cher XF16-55mm F2.8. L’AF du 35mm F1.4 n’est qu’un vieux souvenir.

Le poids ? Un vrai bonheur. Surtout si on le compare aux zooms de la gamme X-Series. Associé au X-T10 on a presque l’impression d’avoir un X100T autour du cou. Ai-je mentionné qu’il résiste aux intempéries (WR pour Weather Resistant) ? Ce petit plus fera basculer la balance en sa faveur face au F1.4 dans beaucoup de cas.

Comme toujours l’achat d’un nouvel objectif dépend de nombreux facteurs. Si vous n’avez pas besoin d’une ouverture supérieure à F2 la réponse est presque une évidence : profitez des dernières améliorations apportées par Fujifilm en matière de construction d’objectif et économisez vos précieux euros pour autre chose. Difficile d’imaginer ce petit objectif ne pas être proposé comme kit avec le futur X-Pro 2 (là c’est moi qui me prend à rêver, je n’ai aucune information à ce sujet).

RAF convertis en JPG sans altération de paramètres Capture One Pro 8 (inclus les EXIF).

Cliquez ici pour télécharger les fichiers RAF (.zip - 167 Mo)

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XF90mm F2 R LM WR (Français)

Les superlatifs de tous genres fusent assez facilement lorsqu'un nouvel objectif Fujifilm montre le bout de sa lentille. Le XF 90mm F2 R LM WR a fait l'objet de nombreuses spéculations pendant plusieurs mois et les bruits de couloir laissaient entendre qu'on allait voir ce qu'on allait voir. Déjà les premiers clichés de Fred Boehli publiés sur internet par la marque avait de quoi faire saliver. Sans compter que ce dernier m'avait prévenu: "Ne touche pas à l'objectif sous peine de GAS* violent".  Je ne vais pas vous faire perdre de temps, inutile de tergiverser; le 90mm de Fujifilm est à mon avis le meilleur objectif de la gamme à ce jour. Point barre. Si vous le possédez déjà, vous savez déjà de quoi je parle. Si vous ne l'avez pas, courrez l'acheter. 

Evidemment tout le monde n'a pas forcément besoin d'une telle focale fixe mais pour ceux qui veulent ce qu'il y a de mieux pour immortaliser des portraits, ne cherchez plus ! Cet équivalent 135mm en 24x36 au piqué chirurgical fera aussi le bonheur des photographes de mariage qui trouvaient le 56mm un peu trop court.

Comme tous autres objectifs de la gamme, le XF90mm F2 R LM WR offre une finition métallique exemplaire avec des bagues fluides et une protection contre les intempéries (WR pour Weather Resistant). Son poids (540 grammes) et sa taille sont conséquents; disons qu'il joue dans la même court que le XF 16-55 F2.8 WR que certains considèrent déjà comme trop gros. L'autofocus bénéficie d'un tout nouveau système à 4 moteurs linéaires. Combiné au X-T1 avec le firmware 4.0, difficile de le prendre en défaut.

Grâce à Fujifilm France j'ai eu l'occasion de jouer avec ce petit bijou pendant une dizaine de jours ce qui m'a permis de le tester dans des environnements où l'éclairage était contrôlé ou en extérieur pour de la photo de rue (oui, ce n'est pas la focale idéale pour de la photo de rue). 

Résultat des courses ? A priori les photos ci-dessous parlent d'elles-mêmes. Certaines ont été retouchées, d'autres pas ou très peu (vous trouverez les infos EXIF avec les modifications apportées sous chacune d'elles). Que ce soit à f/2 ou à f/11, c'est tout simplement fabuleux.

Le XF16mm était superbe mais n'avait pas réussi à déloger mon zoom XF16-55mm. Le 90mm m'a mis KO après quelques clichés tests. Mon banquier va faire la moue mais je suis sûr qu'il comprendra...

*Gear Acquisition Syndrom

© Patrice Michellon | Auto-Portrait . Exif: ISO 200, f/11, 1/180s

Portrait - extérieur avec un flash

La photo ci-dessous a été prise sur un balcon, de face, avec un flash déporté (f/2, ISO 200, 1/180s). La simulation utilisée pour la prise de vue était provia. J'ai ensuite exporté l'image de Lightroom avec ce même profil pour la convertir en noir et blanc dans Photoshop avant de la recadrer. A aucun moment je n'ai touché à la netteté. Vous pouvez accéder aux fichiers JPG très faiblement compressés en cliquant sur les liens:

Comme pour tous mes fichiers, les images ne sont pas libres de droits et ne peuvent donc pas être redistribuées ou mises à disposition sur des sites internet tiers.

Portrait - intérieur avec un flash

La photo ci-dessous a été prise en intérieur avec un mur blanc pour fond (f/5, ISO 200, 1/180s). La version couleur à droite est le fichier RAW transformé en JPG avec le profil provia. Aucune autre modification n'a été apportée si ce n'est son redimensionnement pour ce site. La version à gauche est une conversion en noir et blanc sous photoshop avec recadrage. 

Photographie de rue

Le XF90 sera sans doute rarement utilisé pour la photographie de rue. Quoi que. Ce genre de focale permet de prendre sur le vif à distance sans trop se faire remarquer. En me baladant du côté de l'Arc de Triomphe à Paris j'ai pu prendre quelques clichés vers 19h. Toutes les images ont été prises à f/2. Les quatre premières images à 200 ISO, les deux dernières à 640 et 2500 ISO respectivement (environnement sombre dans un garage). J'ai ensuite édité toutes les images dans Lightroom avec les presets Replichrome de TotallyRad! avant des les exporter pour le web en réduisant leur taille à 2500 pixels de longueur.

Portrait - Studio by Julien Apruzzese

© Tous droits réservés. Julien Apruzzese

© Tous droits réservés. Julien Apruzzese

Alors que j'avais le XF90mm en ma possession j'ai pu faire un tour avec chez Julien Apruzzese. Si vous ne connaissez pas encore son travail, c'est le moment. Grâce à lui j'ai pu apprendre une mine d'information exceptionnelle sur le prise de vue en studio avec un flash. Et dire que je pensais produire des clichés passables. Chacun a besoin d'un bon coup de pied dans le train arrière pour progresser, j'ai eu le mien en juillet 2015 !

Nous avons utilisé le 90mm pour me tirer le portrait (voilà ce qui arrive quand on veut faire le malin avec un autre photographe). Je vous livre donc ci-dessous la version finalisée et retouchée par Julien. De mémoire nous avions ouvert à f/5.6, 200 ISO et 1/180s. Comme vous pouvez le constater, le piqué déjà dément en sortie de boîtier, fini par faire mal aux yeux une fois édité correctement. Je vous laisse compter les poils de barbe...

© Tous droits réservés. Julien Apruzzese

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Test matériel Patrice Michellon Test matériel Patrice Michellon

XF 56mm f/1.2 R

© Patrice Michellon - Fujifilm X-T1 / XF 56mm f/1.2 R à f/16, 200 ISO, 1/180s

Dernière mise à jour : 01 mai 2015

En annonçant la sortie d’un objectif fixe de 56mm (équivalent 85mm) avec en plus une ouverture f/1.2, Fujifilm savait pertinemment que son produit allait faire le buzz. Et ça n’a pas loupé puisqu’il s’est très vite retrouvé en rupture de stock chez presque tous les revendeurs.

85mm f/1.2, on pense tout de suite à la célèbre lentille de la série pro (L) chez Canon. Plus cher, plus lourd et pensé pour le plein format, ce monstre de verre a fait partie de notre collection. Associé au Canon 6D, nous avons pu réaliser des portraits à la profondeur, au piqué et à la colorimétrie uniques !

Alors dire que j'attendais le XF 56mm f/1.2 R tranquillement serait mentir. Je piaffais d’impatience ! Quelques mois après sa mise en vente j'ai enfin pu mettre la main dessus.

Je n’entrerais pas dans le débat plein format contre APS-C, alors voici quelques points, qui pour certains, serviront déjà de conclusion :

  • oui l’ouverture du 56mm de Fujifilm correspond à une ouverture f/1.8 en plein format.
  • non le Fujifilm XF 56mm n’est pas un tueur de Canon 85mm L MKII.
  • le flou d’arrière plan (bookeh) n’est pas l’unique caractéristique d’une photographie mais ce que produit le XF 56mm est excellent et devrait ravir 99,9% des propriétaires.
  • enfin mon test n’est pas une analyse technique ultra pointue ; je n’étudie pas chaque cliché en zoomant à 400% sur un écran pour trouver un défaut. Il s’agit plus de vous donner un ressenti, une idée de la prise en main d’un tel objectif.

La prise en main de l'objectif est immédiatement rassurante. Il n'est pas très lourd et sa construction en métal est exemplaire. Les différentes bagues n'accrochent pas et le montage sur le boîtier ne pose aucun problème (exit le stress du Canon dont le verre est si proche du capteur qu'il faut faire extrêmement attention à ne pas le rayer). Seul reproche mais il est valable pour presque toutes les optiques Fujinon, la bague d'ouverture est très sensible et on passe trop facilement de f/1.2 à f/2 sans forcément s'en rendre compte.

Vous vous demandez si le 56mm n'est pas un peu gros ? Si vous êtes habitué aux objectifs Fujinon du type XF 18 ou 35mm ou si vous voulez le système le plus compact possible alors ce caillou vous semblera un poil imposant. Cependant, associé au X-T1, il ne choque pas et si comme moi, vous possédez le grip optionnel l'ensemble est très bien balancé. C'est encore plus vrai si vous venez du monde du réflex. Même un Canon 6D ou un Nikon D610 avec leurs optiques 85mm f/1.8 ou f/1.4 seront bien plus gros et lourds.

Autre grief dont on peut se faire l'écho, le pare-soleil. Il est gigantesque. Impossible de passer inaperçu avec. La vidéo ci-dessous montre le kit boîtier / objectif avec et sans le pare-soleil. Autant vous dire qu'il restera sans doute très souvent dans sa boîte.

L'objectif de Fujifilm monté sur un boîtier X-T1 avec et sans son pare-soleil.

Notez enfin qu'il vous faudra un filtre de 62mm si vous souhaitez protéger l'objectif. Avec le 10-24mm f/4, le 56mm fait partie des objectifs à gros diamètres de la gamme Fujinon.

Que ce soit pour du portrait type studio ou des photos plus familiale, le 56mm est excellent. Il produit des images piquées même à f/1.2. A f/8 c'est juste chirurgical sur l'ensemble des clichés. Les flous à grande ouverture sont splendides et même si le rendu général est un peu moins saisissant que sur du plein format, il faut reconnaître qu'on s'en approche. Grâce à la balance des blancs irréprochable du X-T1 et une gestion des tons chairs parfaite sur tous les boîtiers Fujifilm, difficile de générer des portraits qui n'accrochent pas l'oeil.

L'AF n'est pas le plus rapide de la gamme mais en plein jour, aucun soucis particulier à signaler. En environnement sombre, l'autofocus peut patiner un peu mais une fois qu'un point est fixé, ça pique au bon endroit. Je n'ai pas connu le moindre problème de micro ajustement. Un sans faute qui rendra jaloux les possesseurs de la version L du 85mm chez Canon.

Recadrage 100% de l'image ci-dessus.

Depuis la dernière mise à jour du boîtier X-T1 et la possibilité de capturer des images jusqu'à 1/32000ème sec. grâce au déclencheur électronique , il est désormais possible de photographier à pleine ouverture peu importe le niveau d'ensoleillement ou d'éclairage. Evidemment compte tenu des limitations des autres boîtiers de la marque ( généralement 1/4000 max.), prendre des photos en plein soleil à f/1.2 est un exercice presque impossible.

S'il est possible d'utiliser le 56mm pour autre chose que portrait, oubliez cependant le mode macro de votre boîtier. Avec cet objectif la fonction relève plus du gadget étant donné le recul dont vous aurez besoin pour obtenir un plan net.

Le XF 56mm n'est pas uniquement fait pour le portrait.

Le XF 56mm n'est pas uniquement fait pour le portrait.

Le 85mm est souvent considéré comme LE Graal en matière de portrait et tous les fabricants savent que c'est un produit d'appel particulièrement surveillé (amis propriétaire de Sony A7 suivez mon regard). Avec son 56mm f/1.2 Fujifilm propose un objectif de haute volée qui s'ajoute à une gamme optique déjà large et reconnue comme étant de très grande qualité. Il n'est donc pas surprenant qu'autant de monde souhaite l'ajouter à sa collection même avec le XF50-140mmF2.8 R LM OIS WR en approche. En ce qui me concerne, il a tout de suite été adopté et il restera sans aucun doute vissé sur le boîtier la plupart du temps...

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