
XF 10-24mm f/4.0 R OIS
Comme kit avec un boîtier de la gamme X et en y ajoutant un objectif comme le 56mm, c'est le compagnon idéal pour couvrir presque tous vos besoins photo.
Une fois déballé et fixé au Fujfilm X-T1, force est de constater que l'objectif Fujinon XF 10-24mm f/4 n'est pas une lentille particulièrement discrète. C'est même l'un des objectifs les plus imposant (taille et poids) de la gamme X Premium. Il est désormais devancé par les XF 90mm f/2, XF 16-55mm f/2.8 WR et XF 55-140mm f/2.8 WR. Qu'à cela ne tienne, il a de la "gueule" avec son diamètre de 72mm !
Construction et prise en main
Comme toujours chez Fujifilm la finition est exemplaire. Le métal est bien présent, les bagues sont d'une fluidité sans faille (parfois trop fluides même; en effet la bague d'ouverture m'a souvent joué des tours). Contrairement à d'autres objectifs de la gamme X, il n'y a pas d'indication d'ouverture près de la bague. Vous trouverez l'information dans le viseur (de f/4 à f/22).
La stabilisation est silencieuse, seul un léger souffle se fait entendre. Il est bien évidemment possible de la désactiver grâce à un bouton sur l'objectif notamment pour les prises de vue sur trépied. Idem pour l'ouverture, soit vous choisissez l'automatisation, soit vous passer en mode manuel. En dehors des deux boutons cités, rien ne vient contrarier la forme de cette superbe lentille.
L'autofocus est précis et très rapide. Plus rapide qu'avec le 56mm testé récemment. Avec son pare-soleil, le 10-24 fait démesuré mais encore une fois moins que le 56mm. Des griefs? Oui un. Pourquoi ne pas avoir tout de suite proposé une version tropicalisée? En effet on imagine aisément qu'un tel produit sera principalement utilisé pour faire de la photographie de paysage. Il y a donc de forte chance que la pluie, le vent et la poussière soient de la partie. Et sans joints, difficile de sortir le 10-24 en cas de mauvais temps.
Associé au X-T1 on obtient une meilleure balance avec un grip optionnel.
Sur le terrain
Difficile de faire la fine bouche quand on voit les résultats obtenus avec le Fujifilm XF 10-24mm f/4.0 R OIS. Globalement les images sont chirurgicales à toutes les ouvertures. Par rapport aux objectifs fixes 14 et 23mm, les bords seront un peu plus mous notamment à 24mm mais franchement il faudra analyser vos photos à 100% sur un écran pour lancer le débat. En utilisation normale et sur papier, le rendu est excellent.
J'ai utilisé l'objectif en extérieur mais aussi pour des photos d'architecture ou pour réalisé des clichés de chambres d’hôtel où le manque de place rendait l'utilisation d'une focale inférieure à 14mm presque obligatoire. Même à 10mm la distortion est très bien contrôlée et la stabilisation joue parfaitement son rôle dans les environnements plus sombres. Vous aurez donc toute la latitude nécessaire pour prendre des clichés en ville y compris dans des espaces réduits.
Les photos prises ci-dessous ont été prises à main levée entre 7 heures du matin et 14 heures. Ce sont des fichiers RAW retouchés dans Lightroom et Photoshop (et encore seulement les couleurs). Comme toujours la dynamique du X-T1 est telle qu'il est possible de récupérer une grande quantité d'information. Le couple boîtier et 10-24mm fonctionne à merveille...
Conclusion
Vous l'aurez compris, j'ai été séduit par le Fujifilm XF 10-24mm f/4.0 R OIS. Mis à part la fausse note concernant l'immunité aux intempéries, le 10-24mm de Fujifilm est un objectif qui trouve légitimement sa place dans le sac du photographe d'architecture ou de paysage. Il n'est pas donné mais ses performances optiques sont de très haut niveau et rivalisent avec les meilleures objectifs de ce type (Canon, Nikon). Au moment de faire un choix (il fallait bien en faire un) j'ai finalement opté pour l'XF 16-55mm f/2.8 principalement pour la résistance au mauvais temps de ce dernier (un test de ce dernier sera publié prochainement). Si j'avais eu les moyens d'acheter les deux, je l'aurai fait sans sourciller.
Comme kit avec un boîtier de la gamme X et en y ajoutant un objectif comme le 56mm, c'est le compagnon idéal pour couvrir presque tous vos besoins photo (de la photo de rue en passant par l'architecture, le 56 étant alors réservé aux portraits).
XF90mm F2 R LM WR (Français)
Les superlatifs de tous genres fusent assez facilement lorsqu'un nouvel objectif Fujifilm montre le bout de sa lentille. Le XF 90mm F2 R LM WR a fait l'objet de nombreuses spéculations pendant plusieurs mois et les bruits de couloir laissaient entendre qu'on allait voir ce qu'on allait voir. Déjà les premiers clichés de Fred Boehli publiés sur internet par la marque avait de quoi faire saliver. Sans compter que ce dernier m'avait prévenu: "Ne touche pas à l'objectif sous peine de GAS* violent". Je ne vais pas vous faire perdre de temps, inutile de tergiverser; le 90mm de Fujifilm est à mon avis le meilleur objectif de la gamme à ce jour. Point barre. Si vous le possédez déjà, vous savez déjà de quoi je parle. Si vous ne l'avez pas, courrez l'acheter.
Evidemment tout le monde n'a pas forcément besoin d'une telle focale fixe mais pour ceux qui veulent ce qu'il y a de mieux pour immortaliser des portraits, ne cherchez plus ! Cet équivalent 135mm en 24x36 au piqué chirurgical fera aussi le bonheur des photographes de mariage qui trouvaient le 56mm un peu trop court.
Comme tous autres objectifs de la gamme, le XF90mm F2 R LM WR offre une finition métallique exemplaire avec des bagues fluides et une protection contre les intempéries (WR pour Weather Resistant). Son poids (540 grammes) et sa taille sont conséquents; disons qu'il joue dans la même court que le XF 16-55 F2.8 WR que certains considèrent déjà comme trop gros. L'autofocus bénéficie d'un tout nouveau système à 4 moteurs linéaires. Combiné au X-T1 avec le firmware 4.0, difficile de le prendre en défaut.
Grâce à Fujifilm France j'ai eu l'occasion de jouer avec ce petit bijou pendant une dizaine de jours ce qui m'a permis de le tester dans des environnements où l'éclairage était contrôlé ou en extérieur pour de la photo de rue (oui, ce n'est pas la focale idéale pour de la photo de rue).
Résultat des courses ? A priori les photos ci-dessous parlent d'elles-mêmes. Certaines ont été retouchées, d'autres pas ou très peu (vous trouverez les infos EXIF avec les modifications apportées sous chacune d'elles). Que ce soit à f/2 ou à f/11, c'est tout simplement fabuleux.
Le XF16mm était superbe mais n'avait pas réussi à déloger mon zoom XF16-55mm. Le 90mm m'a mis KO après quelques clichés tests. Mon banquier va faire la moue mais je suis sûr qu'il comprendra...
*Gear Acquisition Syndrom
© Patrice Michellon | Auto-Portrait . Exif: ISO 200, f/11, 1/180s
Portrait - extérieur avec un flash
La photo ci-dessous a été prise sur un balcon, de face, avec un flash déporté (f/2, ISO 200, 1/180s). La simulation utilisée pour la prise de vue était provia. J'ai ensuite exporté l'image de Lightroom avec ce même profil pour la convertir en noir et blanc dans Photoshop avant de la recadrer. A aucun moment je n'ai touché à la netteté. Vous pouvez accéder aux fichiers JPG très faiblement compressés en cliquant sur les liens:
- Version couleur : http://j.mp/1JPSWPy
- Version noir et blanc : http://j.mp/1H9gVCn
Comme pour tous mes fichiers, les images ne sont pas libres de droits et ne peuvent donc pas être redistribuées ou mises à disposition sur des sites internet tiers.
Portrait - intérieur avec un flash
La photo ci-dessous a été prise en intérieur avec un mur blanc pour fond (f/5, ISO 200, 1/180s). La version couleur à droite est le fichier RAW transformé en JPG avec le profil provia. Aucune autre modification n'a été apportée si ce n'est son redimensionnement pour ce site. La version à gauche est une conversion en noir et blanc sous photoshop avec recadrage.
Photographie de rue
Le XF90 sera sans doute rarement utilisé pour la photographie de rue. Quoi que. Ce genre de focale permet de prendre sur le vif à distance sans trop se faire remarquer. En me baladant du côté de l'Arc de Triomphe à Paris j'ai pu prendre quelques clichés vers 19h. Toutes les images ont été prises à f/2. Les quatre premières images à 200 ISO, les deux dernières à 640 et 2500 ISO respectivement (environnement sombre dans un garage). J'ai ensuite édité toutes les images dans Lightroom avec les presets Replichrome de TotallyRad! avant des les exporter pour le web en réduisant leur taille à 2500 pixels de longueur.
Portrait - Studio by Julien Apruzzese
© Tous droits réservés. Julien Apruzzese
Alors que j'avais le XF90mm en ma possession j'ai pu faire un tour avec chez Julien Apruzzese. Si vous ne connaissez pas encore son travail, c'est le moment. Grâce à lui j'ai pu apprendre une mine d'information exceptionnelle sur le prise de vue en studio avec un flash. Et dire que je pensais produire des clichés passables. Chacun a besoin d'un bon coup de pied dans le train arrière pour progresser, j'ai eu le mien en juillet 2015 !
Nous avons utilisé le 90mm pour me tirer le portrait (voilà ce qui arrive quand on veut faire le malin avec un autre photographe). Je vous livre donc ci-dessous la version finalisée et retouchée par Julien. De mémoire nous avions ouvert à f/5.6, 200 ISO et 1/180s. Comme vous pouvez le constater, le piqué déjà dément en sortie de boîtier, fini par faire mal aux yeux une fois édité correctement. Je vous laisse compter les poils de barbe...
© Tous droits réservés. Julien Apruzzese
XF 16mm f/1.4 R WR (Français)
Note: You can read the English version of this review here.
Je ne vais pas vous mentir, l'annonce du XF 16mm (équivalent 24mm en plein format) ne m'avait pas plus ému que cela. Et pourtant je me rappelle d'une époque où la série L et plus particulièrement le 24mm de Canon me faisait rêver. Mais possédant déjà le zoom XF 16-55mm dont la flexibilité, le piqué et l'ouverture constante f/2.8 me conviennent parfaitement, je voyais mal comment ce fixe pouvait trouver sa place dans mon sac. Erreur.
© Patrice Michellon - f/14, 200 ISO, 1/45s
Avant d'aller plus loin dans ce compte-rendu, je tiens tout de suite à préciser que vous ne trouverez pas de mires ou d'analyses techniques détaillées sur l'objectif. Pour cela je vous renvoie vers des sites plus spécialisés. Vous ne trouverez pas non plus de photographies de rue car j'ai principalement utilisé cet objectif pour capturer des paysages. Je travaille peu en mode reportage et quand c'est le cas, mon boîtier favori reste le X100T.
Grâce à Fujifilm France j'ai donc pu utiliser cet objectif pendant une semaine du côté de Royan en Charentes-Maritimes. Il aura eu le droit à la pluie, au vent, au sable et à quelques rayons de soleil. Le sigle WR (pour Weather Resistant) porte bien son nom. Associé au boîtier X-T1 j'ai pu photographier tous les jours sans appréhender les caprices de la météo.
Comme tous les objectifs de la gamme X-Premium, la construction tout métal et la finition sont superbes. La bague de mise au point est parfaitement fluide et la présence d'une échelle de profondeur de champ ravira les adeptes de Street Photography. Si vous utilisez déjà le 23mm, vous serez en terrain conquis. La légèreté et la taille globale du XF 16mm surprennent. Certes c'est l'un des points forts de la gamme X en général mais c'est encore plus flagrant lorsqu'on fixe de nouveau au boîtier le 16-55mm (que je trouve lourd depuis que le 16mm est passé dans mes mains).
Si comme moi vous utilisez ce 16mm avec le X-T1 et un trépied en carbone vous découvrirez les joies de la photographie nomade sans compromis. Ajoutez-y un lot de filtres et vous serez prêt pour toutes les situations peu importe le temps; de f/1.4 à f/16. Cerise sur le gâteau ? Le tout tient dans un petit sac. Difficile de ne pas sourire lorsqu'en arrivant dans le petit village de Mornac pour photographier un coucher de soleil je me suis retrouver entouré de photographes (eux-même entourés de nombreux sacs), tous équipés de réflex et d'objectifs pesant un bon kilogramme ou plus. Après les pluies abondantes des derniers jours, le sol était instable et boueux. Je le savais déjà mais j'ai de nouveau pu constater que pouvoir se déplacer facilement avec du matériel léger et performant n'a pas de prix. Dans certains cas, c'est ce qui fait la différence lors d'une session photo.
© Patrice Michellon - f/11, 200 ISO, 1/250s
L'autofocus du XF 16mm est très efficace et bénéficie d'une mise au point interne comme sur tous les objectifs récents de la marque. Je n'ai pas pu le prendre en défaut avec le X-T1. On est désormais bien loin de l'époque où le X-Pro 1 et le XF 18mm f/2 patinaient trop souvent.
© Patrice Michellon - f/7.1, 200 ISO, 1/150s
Même à f/1.4, l'objectif fait preuve d'un piqué chirurgical. La photo ci-dessous a été prise à main levée au moment où le soleil disparaissait presque totalement (vers 21h10).
© Patrice Michellon - f/1.4, 200 ISO, 1/280s
Il a un objectif f/1.4 dans les mains et on ne voit pas un seul cliché avec des arrière-plan flous ? Mais si, j'ai aussi testé le "bookeh" :) Aucune inquiétude à avoir, le XF 16mm tient le haut du pavé.
© Patrice Michellon - f/1.4, 200 ISO, 1/350s
© Patrice Michellon - f/2.8, 200 ISO, 1/850s
Le revêtement Nanon-GI dont bénéficie l'objectif fait une nouvelle fois des merveilles. C'était déjà le cas pour le zoom 16-55mm f/2.8 WR. Je n'ai presque jamais eu de problème de "flare" même en pointant l'objectif directement vers le soleil. Ci-dessous un exemple un peu extrême où j'ai clairement le soleil en face de l'objectif. Autre point remarquable du capteur X-Trans: la possibilité de récupérer une grande quantité d'information dans les zones sombres.
© Patrice Michellon - f/14, 200 ISO, 1/340s
Lightroom CC n'a pas encore de profil spécifique pour le XF 16mm afin de corriger les déformations mais même sans, cela reste parfaitement acceptable.
© Patrice Michellon - f/13, 200 ISO, 1/80s
Au moment où on me prête le XF 16mm sort une nouvelle version de Lightroom. Il fallait tester les nouvelles fonctions HDR et Panorama du logiciel. Si. Il le fallait. C'est chose faite et elles sont si bien implémentées qu'il y a de moins en moins de raisons d'aller faire un tour dans Photoshop CC. Vous avez donc dans l'ordre un petit HDR et un panorama (5 photos).
© Patrice Michellon - HDR édité dans Lightroom CC
© Patrice Michellon - Panorama édité dans Lightroom CC
Un peu de noir et blanc pour finir...
© Patrice Michellon - f/13, 200 ISO, 1/240s
© Patrice Michellon - f/8, 200 ISO, 1/750s
© Patrice Michellon - f/13, 200 ISO, 1/170s
Difficile de ne pas essayer l'obturateur électronique avant de quitter les lieux. Une fenêtre et le reflet du soleil pour illuminer le capteur feront parfaitement l'affaire. Comme vous pouvez le voir le XF 16mm pique fort même à f/1.4.
© Patrice Michellon - f/1.4, 200 ISO, 1/10500s
Que dire de plus sur ce superbe objectif ? Peut-être que j'ai eu du mal à l'utiliser pour des portraits. Il faudrait pour cela que j'ai plus de temps pour expérimenter avec. Pour mes portraits je travaille généralement plus serré et j'utilise le 56mm ou le zoom 16-55mm (en attendant de tester le XF 50-140mm).
A gauche: f/1.4, 1600 ISO, 1/32000s
Si je devais faire un choix ? Entre acheter le 16mm et le 56mm ou ne prendre que le 16-55mm, mon coeur balance. D'un côté il y a l'ouverture et la qualité optimale des focales fixes, de l'autre la flexibilité du zoom qui est exceptionnel et surtout moins cher mais son encombrement reste plus significatif. Le poids ? Pris individuellement les focales fixes sont imbattables cependant s'il vous faut les deux objectifs dans le sac, le match est nul. Vous l'aurez compris, les allergiques aux zooms pencheront sans hésiter vers ce XF 16mm f/1.4 R WR. De mon côté, la raison l'emporte (pour le moment) et le zoom XF 16-55mm f/2.8 WR reste encore l'objectif principal de mon kit photo (en attendant de pouvoir financer un XF 16mm).
Un test matériel sans photo du produit? Vous n'y pensez pas mon bon Monsieur ! Ci-dessous voici donc quelques vues du coupable avec notamment le XF 16mm f/1.4 R WR sur le boîtier X-T1 et à côté du zoom XF 16-55mm f/2.8 WR.







Retouche
- Adobe Lightroom CC (2015)
- Adobe Photoshop CC
Matériel
- Boîtier: Fujifilm X-T1
- Objectif: Fujifilm XF 16mm f/1.4 R WR
- Trépied: 3 Legged Thing Brian + Airhead 1
XF 56mm f/1.2 R
© Patrice Michellon - Fujifilm X-T1 / XF 56mm f/1.2 R à f/16, 200 ISO, 1/180s
Dernière mise à jour : 01 mai 2015
En annonçant la sortie d’un objectif fixe de 56mm (équivalent 85mm) avec en plus une ouverture f/1.2, Fujifilm savait pertinemment que son produit allait faire le buzz. Et ça n’a pas loupé puisqu’il s’est très vite retrouvé en rupture de stock chez presque tous les revendeurs.
85mm f/1.2, on pense tout de suite à la célèbre lentille de la série pro (L) chez Canon. Plus cher, plus lourd et pensé pour le plein format, ce monstre de verre a fait partie de notre collection. Associé au Canon 6D, nous avons pu réaliser des portraits à la profondeur, au piqué et à la colorimétrie uniques !
Alors dire que j'attendais le XF 56mm f/1.2 R tranquillement serait mentir. Je piaffais d’impatience ! Quelques mois après sa mise en vente j'ai enfin pu mettre la main dessus.
Je n’entrerais pas dans le débat plein format contre APS-C, alors voici quelques points, qui pour certains, serviront déjà de conclusion :
- oui l’ouverture du 56mm de Fujifilm correspond à une ouverture f/1.8 en plein format.
- non le Fujifilm XF 56mm n’est pas un tueur de Canon 85mm L MKII.
- le flou d’arrière plan (bookeh) n’est pas l’unique caractéristique d’une photographie mais ce que produit le XF 56mm est excellent et devrait ravir 99,9% des propriétaires.
- enfin mon test n’est pas une analyse technique ultra pointue ; je n’étudie pas chaque cliché en zoomant à 400% sur un écran pour trouver un défaut. Il s’agit plus de vous donner un ressenti, une idée de la prise en main d’un tel objectif.
La prise en main de l'objectif est immédiatement rassurante. Il n'est pas très lourd et sa construction en métal est exemplaire. Les différentes bagues n'accrochent pas et le montage sur le boîtier ne pose aucun problème (exit le stress du Canon dont le verre est si proche du capteur qu'il faut faire extrêmement attention à ne pas le rayer). Seul reproche mais il est valable pour presque toutes les optiques Fujinon, la bague d'ouverture est très sensible et on passe trop facilement de f/1.2 à f/2 sans forcément s'en rendre compte.
Vous vous demandez si le 56mm n'est pas un peu gros ? Si vous êtes habitué aux objectifs Fujinon du type XF 18 ou 35mm ou si vous voulez le système le plus compact possible alors ce caillou vous semblera un poil imposant. Cependant, associé au X-T1, il ne choque pas et si comme moi, vous possédez le grip optionnel l'ensemble est très bien balancé. C'est encore plus vrai si vous venez du monde du réflex. Même un Canon 6D ou un Nikon D610 avec leurs optiques 85mm f/1.8 ou f/1.4 seront bien plus gros et lourds.
Autre grief dont on peut se faire l'écho, le pare-soleil. Il est gigantesque. Impossible de passer inaperçu avec. La vidéo ci-dessous montre le kit boîtier / objectif avec et sans le pare-soleil. Autant vous dire qu'il restera sans doute très souvent dans sa boîte.
L'objectif de Fujifilm monté sur un boîtier X-T1 avec et sans son pare-soleil.
Notez enfin qu'il vous faudra un filtre de 62mm si vous souhaitez protéger l'objectif. Avec le 10-24mm f/4, le 56mm fait partie des objectifs à gros diamètres de la gamme Fujinon.
Que ce soit pour du portrait type studio ou des photos plus familiale, le 56mm est excellent. Il produit des images piquées même à f/1.2. A f/8 c'est juste chirurgical sur l'ensemble des clichés. Les flous à grande ouverture sont splendides et même si le rendu général est un peu moins saisissant que sur du plein format, il faut reconnaître qu'on s'en approche. Grâce à la balance des blancs irréprochable du X-T1 et une gestion des tons chairs parfaite sur tous les boîtiers Fujifilm, difficile de générer des portraits qui n'accrochent pas l'oeil.
L'AF n'est pas le plus rapide de la gamme mais en plein jour, aucun soucis particulier à signaler. En environnement sombre, l'autofocus peut patiner un peu mais une fois qu'un point est fixé, ça pique au bon endroit. Je n'ai pas connu le moindre problème de micro ajustement. Un sans faute qui rendra jaloux les possesseurs de la version L du 85mm chez Canon.
Recadrage 100% de l'image ci-dessus.
Depuis la dernière mise à jour du boîtier X-T1 et la possibilité de capturer des images jusqu'à 1/32000ème sec. grâce au déclencheur électronique , il est désormais possible de photographier à pleine ouverture peu importe le niveau d'ensoleillement ou d'éclairage. Evidemment compte tenu des limitations des autres boîtiers de la marque ( généralement 1/4000 max.), prendre des photos en plein soleil à f/1.2 est un exercice presque impossible.
S'il est possible d'utiliser le 56mm pour autre chose que portrait, oubliez cependant le mode macro de votre boîtier. Avec cet objectif la fonction relève plus du gadget étant donné le recul dont vous aurez besoin pour obtenir un plan net.
Le XF 56mm n'est pas uniquement fait pour le portrait.
Le 85mm est souvent considéré comme LE Graal en matière de portrait et tous les fabricants savent que c'est un produit d'appel particulièrement surveillé (amis propriétaire de Sony A7 suivez mon regard). Avec son 56mm f/1.2 Fujifilm propose un objectif de haute volée qui s'ajoute à une gamme optique déjà large et reconnue comme étant de très grande qualité. Il n'est donc pas surprenant qu'autant de monde souhaite l'ajouter à sa collection même avec le XF50-140mmF2.8 R LM OIS WR en approche. En ce qui me concerne, il a tout de suite été adopté et il restera sans aucun doute vissé sur le boîtier la plupart du temps...